Services à la personne : enjeux sociaux, inclusion, formation – quelle vision pour demain ?

À l’occasion des Assises Nationales de la FESP, plusieurs intervenants majeurs du secteur ont partagé leurs analyses sur les enjeux sociaux et sociétaux auxquels sont confrontés les services à la personne (SAP). Au-delà des constats, ce sont aussi des solutions concrètes, des témoignages inspirants et une vision engagée du futur qui ont été mis en lumière.

Une reconnaissance toujours en attente

Dès l’ouverture, Stéphanie Morvan, Présidente du SESP, insiste sur une problématique majeure :

« Le plus urgent, et malheureusement toujours d’actualité depuis 20 ans, c’est la reconnaissance de nos métiers. »

Les métiers des SAP – assistantes de vie, gardes d’enfants, auxiliaires de crèche, jardiniers, etc. – peinent encore à obtenir une légitimité sociale et économique à la hauteur de leur utilité. Pourtant, ils sont 26 métiers essentiels, présents dans tous les territoires, y compris les zones rurales.

Inclusion : un rôle sociétal essentiel

Le secteur joue un rôle clé dans l’inclusion sociale des femmes éloignées de l’emploi. Comme le souligne Stéphanie Morvan :

« Pour faire ce métier, il faut avoir sacrément galéré avant. […] La plupart n’ont jamais travaillé, savent à peine lire ou parler français. »

Offrir à ces femmes un CDI, un accompagnement, parfois un premier logement, est une action d’impact souvent invisible… mais décisive. Ces parcours permettent une réinsertion durable :

« Ce sont des métiers d’avenir : on va encore recruter 500 000 personnes d’ici 2030. »

Des solutions concrètes : la formation digitalisée

Maxence Hotte, Président de FEEADOM et administrateur FESP, partage une belle initiative : des parcours d’intégration digitalisés, pensés pour être rapides, accessibles, et efficaces :

« Quand un nouveau salarié arrive, on a besoin qu’il soit opérationnel rapidement. »

En partenariat avec la FESP et Xelya, ces formations répondent à un besoin critique des structures : intégrer efficacement tout en accompagnant le salarié dans la durée.

Une vision à long terme pour fidéliser

Anaïs Panhkham, consultante chez Xelya, rappelle :

« On construit un parcours individualisé, pour qu’un salarié débutant ou expérimenté puisse se projeter dès son arrivée. »

L’impact est double :

  • Qualité de service renforcée
  • Réduction du turnover, fléau du secteur

Elle souligne aussi que la formation continue doit s’ancrer dans la culture des entreprises :

« Tous les 2 ou 3 mois, on doit nourrir le salarié avec de nouvelles compétences. »

L’enjeu de l’attractivité et du dialogue

Enfin, Hervé Dallongeville, directeur Appui aux Branches chez OPCO EP, apporte une vision systémique :

« La formation, c’est bien plus qu’un budget ou un catalogue. C’est la stratégie de l’entreprise. »

Impliquer les salariés, les former, les écouter : voilà les piliers d’une attractivité durable :

« On parle souvent de reconversion comme aller voir ailleurs. Mais changer de métier peut aussi se faire dans la même entreprise. »

 

 

Les services à la personne sont un vecteur puissant d’insertion, de dignité retrouvée et d’emploi durable. Pour répondre aux enjeux à venir, les structures doivent :

  • Être soutenues par des politiques publiques stables (ex. crédit d’impôt)
  • Investir dans l’accueil et la formation
  • Valoriser leurs équipes comme des actrices du changement social

Car oui, les métiers des SAP sont des métiers d’avenir.

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