PLFSS 2024 : prévention des fraudes à l’avance immédiate du crédit d’impôt
Brice Alzon, président de la FESP, s'exprime sur le PLFSS 2024.…
2005. Jean-Louis Borloo pose les premières pierres d’un plan visionnaire pour structurer les services à la personne. Deux décennies plus tard, le secteur pèse plus de 1,3 million d’emplois, constitue le 7e employeur de France, et irrigue les territoires avec un impact social, économique et humain incontestable.
Lors des Assises nationales 2025 de la FESP, la table ronde dédiée au bilan du Plan Borloo a révélé des données marquantes, et surtout, des perspectives claires pour l’avenir.
Bruno Despujol, du cabinet Wyman, dresse un portrait précis :
« 90 % de femmes, 20 % de personnes nées à l’étranger, 50 % ont plus de 50 ans. Et surtout : le secteur est présent partout. »
Plus encore : dans 70 % des départements ruraux, les services à la personne figurent parmi les cinq premiers employeurs. Le maillage territorial est une réalité, bien loin d’un confort superficiel :
« +1 % de dépendance, +2 % de foyers monoparentaux : ce sont des besoins essentiels auxquels nous répondons. »
Malgré ces chiffres, le secteur reste vulnérable :
« 1,5 % de rentabilité moyenne, soit deux fois moins que l’hôtellerie-restauration. »
Pire encore : toute instabilité fiscale entraîne mécaniquement une hausse du travail non déclaré.
« Une baisse de 10 % des aides publiques provoque une hausse équivalente du travail au noir. »
La question posée est donc simple : comment stabiliser l’environnement pour libérer le potentiel d’emplois ?
Le tournant du crédit d’impôt instantané a déjà montré son efficacité :
« En Suède et en Belgique, la demande a augmenté de 30 %. En France, on observe les mêmes tendances. »
Le mécanisme est simple, mais redoutablement efficace :
« Payer le service immédiatement au coût réel après déduction d’impôt. »
Résultat ? Une fluidité pour les foyers, et une estimation de +250 000 à +400 000 emplois potentiels.
Le ROI – Retour sur investissement – est clair :
« Pour chaque euro investi par les pouvoirs publics, plus d’un euro est récupéré en direct (cotisations, TVA, évitement du chômage, etc.). »
Mieux encore, l’effet indirect (coûts évités dans les crèches, EHPAD, etc.) améliore significativement le bilan pour les finances publiques.
Le témoignage de Chary, intervenante chez Shiva depuis 2009, résonne avec puissance :
« Je préfère être déclarée. Je cotise pour ma retraite, j’ai des horaires adaptés, et mes clients sont respectueux. »
Un exemple concret de ce que permet une filière bien encadrée, bien valorisée.
Alain Monteux, président de Tunstall France, met en lumière l’enjeu de l’IA :
« On prédit les risques de chute, on optimise les tournées, on réduit les tâches administratives… pour consacrer plus de temps à la personne. »
À travers la Commission Innovation de la FESP, un livre blanc sur l’IA éthique est en cours. Objectif : aligner technologie et valeurs humaines.
Maxime Aiach (Groupe Domia), fort de 40 000 intervenants, l’affirme :
« Le succès repose sur des convictions : proximité, qualité, juste rémunération, image de marque forte. »
Avec le SIPEM, il milite pour une représentativité sociale complète, et un vrai pouvoir d’action pour toutes les structures du secteur.
Enfin, Geoffroy Cailloux, de la DGE, conclut :
« Ce secteur offre une certitude à horizon 2050 : la demande va croître. Notre responsabilité, c’est de mettre l’offre en face. »
Conclusion : Le Plan Borloo a fondé un socle. Le secteur des services à la personne est aujourd’hui mature, structuré, utile. Il mérite désormais stabilité, reconnaissance et investissements pour révéler tout son potentiel.