Mobilisation de la FESP pour la défense des Micro-crèches
Comme indiqué en début de semaine, et au regard de l’intention du gouvernement, sans aucune concertation préalable, de publier prochainement des décrets d…
Patrick Martin, président du MEDEF, Olivier Babaud, économiste, et Loïc Gobé, dirigeant d’un acteur de terrain, ont livré des propos sans détour.
Le 4e extrait des Assises nationales de la FESP, consacré aux enjeux économiques à venir, a mis en lumière une réalité que les acteurs du secteur connaissent bien : les services à la personne sont un pilier essentiel de l’économie sociale et solidaire, à la fois pourvoyeur d’emplois, facilitateur de vie quotidienne et levier de lien social.
Patrick Martin l’affirme sans ambiguïté :
« Vos professions se développent pour répondre à une attente fondamentale de nos concitoyens. »
Face à l’évolution démographique, aux transformations des modes de vie, à la montée des besoins d’autonomie et de care, les services à la personne ne sont plus une option : ils sont une évidence.
Le secteur est en forte croissance. Pourtant, il reste sous-valorisé, parfois même fragilisé par une vision budgétaire court-termiste.
« On ne peut pas gérer la pénurie et perdre de vue l’essentiel », déplore Patrick Martin.
Trop souvent, les dispositifs fiscaux (exonérations, crédit d’impôt) sont abordés comme des « niches » à réduire. Or, Olivier Babaud le rappelle :
« Il y a un multiplicateur fiscal positif. Pour 1 euro d’aide, l’État récupère 1,20 à 1,50 € en cotisations et TVA. »
Un investissement rentable, donc, qui favorise le retour à l’emploi, la formalisation d’activités encore trop souvent informelles, et la baisse du chômage.
Loïc Gobé, dirigeant de LPI, témoigne :
« Nous ne sommes plus dans le temps des petits boulots. 98 % de nos salariés sont en CDI. Ce sont des métiers stables, structurés et porteurs de sens. »
Le secteur crée des parcours de formation, d’évolution, et d’inclusion. Mais il subit lui aussi les paradoxes du système :
« Le temps partiel est autant subi par les entreprises que par les salariés. Certains refusent d’augmenter leur temps de travail parce qu’ils perdraient en pouvoir d’achat. »
Patrick Martin dénonce un système devenu « inextricable » :
« Les dispositifs sont illisibles. Le financement de la protection sociale repose en partie sur des taxes indirectes comme la TVA ou la CSG. Et pourtant, on continue de parler d’effets d’aubaine… »
Il plaide pour une refonte, ou à terme, un véritable Big Bang fiscal.
« Ce secteur est non-délocalisable, socialement utile et économiquement rentable », insiste Olivier Babaud.
Et pourtant, il reste invisible. Pourquoi ?
Parce qu’il est trop silencieux. Patrick Martin appelle à changer cela :
« Il faut revendiquer ce que vous êtes. Si vous-même vous vous auto-censurez, ne vous étonnez pas d’être oubliés. »
La FESP s’engage à porter une parole forte, à continuer de défendre un modèle social viable et à travailler de concert avec les partenaires sociaux, les économistes, les pouvoirs publics et les entreprises.
À l’heure où notre pays a besoin de lien, de proximité, d’emplois non délocalisables et de solutions pragmatiques, le secteur des services à la personne est une réponse incontournable.
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