Formation professionnelle dans les services à la personne : retour sur la réunion de la Commission Formation du 17 juin 2025

Organisée en collaboration avec le pôle compétences-formation jeunesse du MEDEF, cette rencontre stratégique a permis de dresser un état des lieux précis, d’échanger sur les réformes en cours, et de proposer des pistes concrètes d’amélioration, notamment face aux défis du financement, de la reconnaissance des métiers et de l’accès aux formations.

Un contexte de réformes structurelles et budgétaires

Dans un environnement marqué par la baisse des aides à l’apprentissage et la transformation du rôle des OPCO, les représentants de la FESP, du MEDEF et les entreprises adhérentes ont partagé des constats préoccupants. En particulier, la réduction des aides pour les entreprises de plus de 250 salariés (de 6 000 € à 2 000 €) pourrait entraîner un effondrement du nombre de contrats d’apprentissage dans le secteur.

 

Enjeux clés : reconnaissance, diplômes, et financement

Les échanges ont mis en lumière plusieurs problématiques spécifiques au secteur :

  • Faible reconnaissance des métiers et absence de titres diplômants pour certains postes essentiels, comme les assistants ménagers.
  • Blocages dans la validation des acquis de l’expérience (VAE), freinant la professionnalisation des personnels.
  • Budget de formation trop centré sur l’apprentissage (80 à 90 % des 100 millions € estimés), au détriment des formations courtes pourtant cruciales (gestes et postures, SST…).

 

Une collaboration renforcée avec le MEDEF

Créé en janvier 2025, le pôle compétences-formation jeunesse du MEDEF, dirigé par Olivier Faron, a affirmé sa volonté d’intensifier ses relations avec les branches peu représentées, comme celle des services à la personne. Ce pôle s’appuye sur un réseau de plus de 40 référents régionaux pour accompagner les entreprises localement et soutenir des initiatives en matière de formation continue, d’orientation scolaire et de développement des compétences.

 

Objectif 2030 : répondre au défi de 500 000 recrutements

Le secteur des services à la personne devra pourvoir près de 500 000 postes d’ici 2030, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de vieillissement démographique. La professionnalisation des salariés, l’attractivité des métiers et l’adaptation des formations aux réalités du terrain sont donc plus que jamais prioritaires.

Parmi les propositions discutées :

  • Mutualiser les formations courtes au niveau régional pour réduire les coûts.
  • Faciliter l’abondement du CPF par les entreprises grâce à une meilleure interface technique.
  • Renforcer la professionnalisation des encadrants intermédiaires (responsables d’agence, planificateurs).
  • Créer des titres professionnels spécifiques, notamment pour les assistants ménagers.

 

Prochaines étapes et recommandations

La réunion s’est conclue sur une série de recommandations concrètes :

  • Création d’un groupe de travail dédié à la formation courte et à la mutualisation territoriale.
  • Mobilisation des référents régionaux du MEDEF pour accompagner les adhérents sur le terrain.
  • Organisation de webinaires et d’ateliers pratiques pour informer les entreprises sur les dernières évolutions législatives et outils de formation (CPF, VAE, contrats pro…).

 

Cette session de la Commission Formation de la FESP a souligné l’urgence d’adapter les dispositifs de formation aux besoins concrets des entreprises du secteur. Face à des réformes complexes et à des contraintes budgétaires croissantes, la FESP entend poursuivre ses actions de plaidoyer et de co-construction avec l’ensemble des acteurs institutionnels et économiques pour garantir une montée en compétences durable des professionnels des services à la personne.

Sur le même thème