ETUDE IFOP / Vingt ans après la Loi Borloo : quel impact sur les services à la personne ?

La Loi Borloo, adoptée en 2005, a marqué un tournant dans le développement des services à la personne (SAP) en France. Pour célébrer ses 20 ans, une étude Ifop pour la FESP révèle comment les Français perçoivent aujourd’hui cette mesure phare et son impact sur l’emploi, la professionnalisation du secteur et l’accès aux aides fiscales comme le crédit d’impôt de 50 %.

Une loi qui a profondément transformé le secteur

Un succès reconnu par une majorité de Français

Près de 80 % des Français estiment que la Loi Borloo a permis de professionnaliser le secteur des services à la personne, favorisant ainsi la montée en compétence des intervenants et la qualité des prestations proposées.

  • 79 % considèrent qu’elle a également contribué à créer des emplois durables,
  • 76 % pensent qu’elle a permis à des personnes modestes de vivre mieux,
  • et 77 % reconnaissent que cette professionnalisation a eu au moins un impact positif sur le secteur.

Des bénéfices visibles sur la qualité de service

Selon l’étude, 60 % des Français estiment que la Loi Borloo a amélioré la continuité du service, et 56 % soulignent son impact positif sur la qualification et la formation continue des intervenants.

 

Le rôle clé du crédit d’impôt : un levier incitatif

Une mesure connue mais encore insuffisamment

Près de la moitié des bénéficiaires (48 %) affirment que le crédit d’impôt a été déterminant dans leur décision de recourir aux services à la personne.

  • Parmi ceux qui recourent aujourd’hui à ces services de façon informelle, 80 % se disent prêts à régulariser leur situation grâce à cet avantage fiscal.
  • Chez les non-utilisateurs, 29 % déclarent que la connaissance de ce crédit d’impôt pourrait les inciter à franchir le pas.

 

Que se passerait-il en cas de suppression du crédit d’impôt ?

L’étude met en lumière un risque majeur pour le secteur en cas de réduction ou suppression du dispositif :

  • 33 % des bénéficiaires envisageraient de réduire leur consommation,
  • 33 % y renonceraient totalement,
  • et 30 % se tourneraient vers le travail non déclaré.

Seuls 6 % continueraient à recourir aux SAP dans les mêmes conditions.

Ces chiffres montrent que le crédit d’impôt n’est pas seulement un avantage fiscal, mais un outil structurant pour l’économie légale du secteur.

 

Des enjeux économiques et sociaux majeurs pour les 20 prochaines années

Un secteur créateur d’emplois et de lien social

Depuis 2005, la Loi Borloo a contribué à structurer un secteur qui représente aujourd’hui plusieurs centaines de milliers d’emplois. La professionnalisation des intervenants, soutenue par la formation continue, a renforcé la qualité de service et amélioré les conditions de travail.

Un soutien indispensable pour les ménages et les aidants

Les services à la personne répondent à des besoins croissants : aide à domicile pour les personnes âgées, garde d’enfants, soutien scolaire, entretien du logement… L’avantage fiscal reste un facteur déterminant pour rendre ces prestations accessibles à tous.

 

Un moment fort : les Assises nationales de la FESP du 3 juin 2025

Lors des Assises nationales de la FESP, organisées le 3 juin 2025 à Station F à Paris, la Fédération a réuni des personnalités emblématiques autour des enjeux d’avenir des services à la personne. Parmi les invités de marque figuraient Jean-Louis Borloo, initiateur de la loi, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, Olivier Dussopt, ancien ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, ainsi que Patrick Martin, président du Medef FESP.

Ces assises ont constitué une tribune exceptionnelle pour confronter les regards politiques, institutionnels et sectoriels, dans un esprit de dialogue et de construction collective.

Des propos marquants pour renforcer la feuille de route

Voici quelques extraits forts de cette journée, qui soulignent à la fois la volonté d’inscrire le secteur dans la stabilité et l’avenir, tout en rappelant la fragilité de certains acquis.

 

 

 

 

Ces déclarations marquantes, portées par des acteurs clefs, résonnent comme une réaffirmation de la trajectoire impulsée depuis 2005 : professionnalisation, qualité de service, et structuration durable d’un secteur indispensable.

 

Stratégie future

En s’appuyant sur ce rendez-vous symbolique des Assises, la FESP pose les jalons d’une action tournée vers l’avenir :

  • Ancrage dans la continuité historique, avec la participation de Jean-Louis Borloo, rappelant l’esprit fondateur de la loi qui a convenu emploi, cohésion et services.
  • Urgence de la stabilité : face à l’instabilité budgétaire, le message est clair — toute fragilisation du crédit d’impôt mettrait en péril des décennies de structuration.
  • Impact économique tangible : le secteur n’est plus seulement social, il est rentable pour l’État et indispensable pour les Français.

Maintenir et renforcer un dispositif plébiscité

Vingt ans après sa mise en place, la Loi Borloo est toujours perçue comme un levier essentiel pour l’emploi, la professionnalisation et l’accessibilité des services à la personne.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • une large majorité des Français reconnaissent ses effets positifs,
  • le crédit d’impôt reste un moteur puissant pour encourager le recours déclaré aux services,
  • et toute remise en cause du dispositif ferait courir un risque de recul social et économique pour le secteur.

 

 

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