Objectif plein emploi : Création de France Travail

Bien que le chômage ait significativement baissé, les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement et de nombreuses personnes dépourvues d'emploi peinent à trouver un travail. C'est dans cette conjoncture que le gouvernement lance France Travail.

La complexité du système actuel engendre son lot d’écueils pour les demandeurs d’emploi comme pour les entreprises.

Une des raisons tiendrait à l’inéquation entre l’offre et la demande au même titre que dans la prise en charge des publics éloignés de l’emploi.

Aussi Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a-t-il lancé en septembre 2022 une mission de « préfiguration » confiée à M. Thibaut Guilluy, haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, dans l’optique de la création de France Travail, appelé à réorganiser les services publics de l’emploi et à mieux coordonner les acteurs concernées intervenant sur l’emploi. Le rapport a été remis au Ministre du Travail le de concertation et de préfiguration en avril 2013

La transformation a notamment pour objectif :

  • l’inscription de tous les demandeurs d’emploi à France Travail, y compris les bénéficiaires du RSA, s’accompagnant d’un parcours d’accompagnement, avec un référent unique ;
  • une offre de services aux entreprises plus lisible en lien avec l’ensemble des acteurs du territoire, y compris les OPCO et les branches ;
  • une généralisation des « viviers de recrutement » pour les secteurs en tension ;
  • un accès à la formation plus ciblé sur les publics les plus éloignés de l’emploi, en lien direct avec les besoins des entreprises ;
  • La pérennisation du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) à travers de nouveaux contrats/pactes avec l’Etat au travers des régions ;
  • Un pilotage par les résultats avec des indicateurs communs à tous les opérateurs.

Elle s’accompagne d’une nouvelle gouvernance : mise en place d’un Comité national France Travail[1], de Comités régionaux[2], départementaux et locaux[3]

La FESP ne peut qu’adhérer à cette démarche visant à diminuer les tensions en matière de recrutement, notamment dans le secteur des SAP, qui fait face à une pénurie chronique de salariés. Cette transformation devrait permettre de :  

  • mieux répondre aux besoins des entreprises en lien avec les acteurs économiques ;
  • Faciliter les entrées en formation, réduire les délais d’entrée, généraliser la notion d’engagement réciproque en matière de formation pour les demandeurs d’emploi et les entreprises ;
  • Implanter une culture de l’évaluation et améliorer la gestion des programmes de formation.

Elle demeura vigilante lors de la mise en œuvre de cette réforme sur les points suivants : 

  • mission “diagnostic, orientation et accompagnement” : ne pas cibler que les publics les plus éloignés de l’emploi, notamment les bénéficiaire du RSA, au détriment des personnes plus autonomes mais nécessitant un accompagnement. ;
  • Formation professionnelle” : prise en compte effective des besoins des entreprises et de leur expression dans la mise en œuvre des plans de formation dans les territoires ;
  • Service aux entreprises et aux employeurs : souhaite voir recentrer l’offre de service sur le besoin en compétence des entreprises et les attentes des employeurs ;
  • Gouvernance et pilotage” : demeurer vigilant face à un risque de centralisation et de complexification du système.

La concertation continue auprès des parties prenantes sur la base de ce rapport en vue de l’élaboration du projet de loi relatif au fonctionnement du marché du travail envisagé à l’été 2023. France Travail succèdera officiellement à Pole Emploi le 1er janvier 2024 et son déploiement et prévu entre 2024 et 2027.

 

[1] Etat, partenaires sociaux, collectivités locales, opérateurs
[2] : avec les partenaires sociaux en remplacement des com. emploi-formation des CREFOP),
[3] axés sur des enjeux plus opérationnels


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